Lorsque leur développement s’effectue dans un cadre démocratique et ouvert, les technologies numériques et internet ouvrent un extraordinaire espace de libertés : libertés de s’exprimer, de créer, d’accéder à l’information et aux œuvres, mais aussi d’innover à faible coût d’entrée.
Ces capacités permettent à chacun et chacune de faire entendre sa voix.
D’échanger avec d’autres et de coopérer.
D’entreprendre.
D’atteindre un public ou des marchés.
D’entrer en contact avec un grand nombre de personnes, sur un territoire ou dispersées dans le monde. D’opérer sur une base géographique étendue.
D’agir comme consommateur responsable et comme citoyen.
Jamais autant d’informations, de connaissances et de création n’ont été accessibles à un aussi grand nombre d’individus. Plus important encore, jamais autant de personnes n’ont été en mesure d’exprimer leurs opinions sur les affaires du monde, mais aussi de rendre leurs productions accessibles et réutilisables et ainsi d’en créer de nouvelles. Des millions de français et de françaises s’expriment par les blogs, partagent des photographies et d’autres créations. Des encyclopédies libres produites par tout un chacun, comme Wikipedia, sont devenues l’une des sources essentielles d’information de référence. Comme toute source d’information, elles doivent toujours être corrigées et approfondies, mais elles sont justement améliorées en permanence par ceux qui y contribuent.
De nombreux facteurs peuvent en entraver l’avènement. Les pressions seront fortes et les occasions nombreuses pour limiter ces libertés et les capacités données aux citoyens. De puissants groupes d’intérêt, certaines forces au sein des États, et en particulier les dictatures, n’auront de cesse de revenir sur ces libertés et ces capacités nouvelles.
Les bénéfices qu’en tireront les sociétés dépendent pour beaucoup de la maîtrise qu’en auront les citoyens et de la pertinence des politiques qui seront conduites.
Les technologies numériques sont un vecteur de croissance essentiel : la croissance du secteur des technologies numériques est le double de celle du reste de l’économie. Notre appareil statistique sous-estime largement la contribution au PIB des activités liées aux technologies numériques. Il se situe autour de 10%. On « produit » des logiciels, des outils numériques et des services Internet, dans bien d’autres secteurs que dans le secteur des TIC au sens des conventions statistiques internationales, (télécommunications, électronique et informatique).
[2] - La notion de « capacités » est empruntée à Amartya Sen (Repenser l’inégalité, éditions du Seuil, 2000) : la possibilité concrète pour les individus de conduire des activités et d’obtenir des résultats.
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